
1. Les débuts : la naissance de Heath Company
L’histoire commence après la Seconde Guerre mondiale, aux États-Unis. Un homme du nom d’Edward Bayard Heath fonde la Heath Company, d’abord pour fabriquer des avions. Mais après sa mort dans un crash en 1931, l’entreprise est rachetée et redirigée vers l’électronique.
C’est après 1947 que tout bascule : Howard Anthony, nouveau propriétaire, décide de vendre des kits électroniques à monter soi-même. Le premier kit ? Un oscilloscope à 39,50 dollars, en pièces détachées, avec un mode d’emploi aussi précis qu’un plan IKEA version tube.
2. Le paradis du bricoleur radioamateur
Heathkit devient rapidement la coqueluche des radioamateurs. Pourquoi ? Parce que pour bien moins cher qu’un appareil fini, on pouvait se construire une station de qualité, et surtout comprendre ce qu’on faisait.
Monter un Heathkit, c’était un véritable rite de passage. Combien de passionnés ont fait leurs premières armes (et leurs premiers QSOs) avec des modèles mythiques comme le SB-101, le HW-101 ou encore le HW-8 ?
Heathkit, c’était l’école de la débrouille, mais aussi celle du respect du signal propre, de la modulation soignée… et de l’étalonnage à l’oreille, parfois !
3. Le manuel comme professeur
Les manuels Heathkit sont restés célèbres : clairs, illustrés, pédagogiques, ils guidaient même les débutants complets. Page après page, on apprenait l’électronique en montant son poste.
C’était l’époque où les clubs radio proposaient des montages en groupe, où l’on partageait les soudures comme on partageait le café, et où chaque réussite faisait naître un OM de plus.
4. Le déclin… mais pas l’oubli
Dans les années 80, avec l’arrivée des postes japonais prêts à l’emploi et l’électronique de plus en plus miniaturisée, les kits Heathkit perdent en popularité. La firme s’efface peu à peu, jusqu’à disparaître du monde radioamateur dans les années 90.
Mais les appareils restent. Fiables, révisables, restaurables. Et toujours empreints de cette magie du « fait main ».
5. L’héritage vivant… dans mon shack aussi !
Aujourd’hui, Heathkit est une légende. Et pour certains, un plaisir toujours bien vivant.
J’ai la chance de posséder plusieurs appareils de mesure Heathkit, vestiges d’une époque où l’on pouvait sortir son fer à souder sans microscope ni loupe, et bidouiller tranquillement au coin de l’établi.
Actuellement, je suis en train d’en restaurer quelques-uns, et c’est un vrai régal. Chaque appareil raconte une histoire, chaque composant porte les traces d’un OM qui l’a assemblé, réglé, utilisé.
C’est un peu comme remonter dans le temps, à une époque où la HF sentait bon la bakélite, les lampes tièdes et la passion pure.
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