Le 11 avril dernier, Yvonne Millot, figure bien connue des Génelardais, a été honorée par la médaille de l’Assemblée nationale pour son engagement héroïque dans la Résistance.

Lors d’une cérémonie à la résidence mutualiste du Cromois, à Quetigny, en présence du député Didier Pribetich, du maire de Quetigny Rémi Détang, de ses proches et amis, cette reconnaissance tant attendue est venue saluer un parcours marqué par le courage et la discrétion, à quelques mois de son centième anniversaire.

Une résistante de l’ombre au rôle déterminant

Née en 1925 à Troyes, Yvonne Millot, fille de parents juifs déportés à Auschwitz, s’engage dans la Résistance avec sa sœur Ginette après avoir échappé à la rafle du 27 janvier 1944. Tandis que Ginette est arrêtée et déportée à Ravensbrück, Yvonne poursuit ses activités clandestines sous une fausse identité, Suzanne Marquet.

Après la guerre, les deux sœurs se retrouvent, mais n’auront jamais le bonheur de revoir leurs parents.

Rattachée au groupe de Francs-tireurs et partisans français (FTPF) dirigé par le colonel Fabien, elle devient agent de liaison : une mission essentielle qui consistait à transporter des messages, des armes et parfois des explosifs entre les différents maquis et réseaux. Yvonne sillonne la France à pied, à vélo ou en train, participant directement à la préparation de la libération de Paris, où elle est présente aux côtés des combattants.

Après la guerre, elle reconstruit sa vie avec Georges Millot, également rescapé des camps de concentration. Le couple, installé à Génelard dès 1980, garde longtemps le silence sur ce passé glorieux mais douloureux.

Un hommage mérité

« Vous avez risqué votre vie en permanence pour la liberté de la France », a rappelé le député Pribetich. Émue mais modeste, Yvonne a simplement répondu : « J’ai fait ce que je devais faire. » Daniel Millot souligne : « Il aura fallu attendre ses 99 ans pour que l’on rende vraiment hommage à son engagement. C’est la moindre des choses. »

Yvonne Millot fêtera ses 100 ans le 12 novembre prochain. Son histoire est racontée dans le livre Vous m’avez fait pleurer tous les jours, coécrit par Daniel et Jean-Pierre Millot.

Daniel Millot, gardien de la mémoire

Son fils Daniel (F6FTC), investi dans la préservation de cette mémoire familiale, ancien professeur de mathématiques, est également passionné de radioamateurisme. Il forme de nouveaux opérateurs pour l’obtention de leur certificat d’opérateur, dans le cadre de l’activité du radio Club du bassin minier (Montceau les Mines) , poursuivant à sa manière la tradition de transmission.

Daniel et Jean-Pierre Millot ont retrouvé le passé de leur famille

Jean-Pierre et Daniel Millot ont longtemps vécu sans connaître le passé à la fois tragique et héroïque de leur famille. Ce n’est qu’au crépuscule de la vie de leurs aïeuls qu’ils ont pu trouver des réponses à leurs questions et entamer des recherches historiques sur cette famille taiseuse qui méritait pourtant d’être mise en lumière par un livre.

Agnès JAFFRE (CLP) – 13 févr. 2021 à 15:01 | mis à jour le 13 févr. 2021